L’histamine est étroitement liée à l’histaminose, aux mastocytoses et au syndrome d’activation mastocytaire.
Au cours de votre parcours médical, vous avez sûrement entendu parler d’histamine, d’autant plus lorsqu’il y a un une réaction aux aliments en contenant.
Saviez-vous que l’histamine est primordiale pour assurer le bon fonctionnement de notre corps ?
Elle n’est pas seulement contenue dans les aliments mais peut aussi provenir d’autres sources.
Dans cet article, je vous propose une explication complète sur l’histamine.
L’histamine, c’est quoi ?
Déjà, il faut savoir que notre corps contient des mastocytes. Ce sont des cellules participant au système immunitaire et situées dans la moelle osseuse. Les mastocytes interviennent, entre autres, dans les allergies (je vous invite à lire l’article sur les mastocytes pour bien comprendre leur rôle).
L’histamine, quant à elle, est une des nombreuses molécules chimiques stockée dans ces mastocytes et les globules blancs.
Elle est aussi nommée β-iminazolyéthylamine ou 2-(4-imidazolyl)éthylamine.
En détail, l’histamine est une substance active qui assure des fonctions importantes dans l’organisme. Elle est fabriquée par nos propres cellules à partir d’un acide aminé essentiel appelé histidine (l’organisme n’est pas capable de le synthétiser donc il doit venir d’un apport nutritionnel notamment via la viande et les légumes).
L’histamine est un messager qui fait le relais et transmet des « messages » entre les différentes cellules et les systèmes immunitaire, nerveux et osseux.
En quantité raisonnable, l’histamine est indispensable à notre organisme car elle nous permet par exemple de lutter contre les microbes ; de réguler la pression artérielle, le sommeil, la sensation de satiété ; ou encore d’assurer l’équilibre de l’acidité gastrique pour bien digérer notre nourriture.
Pour la p'tite histoire
L’histamine a été le 1er médiateur découvert en 1907 en lien avec les allergies.
C’est aussi l’une des substances les plus étudiées en médecine.
En 1910, c’est un neuroscientifique britannique, Sir Henry Dale, qui établit le lien entre l’histamine et le choc anaphylactique.
Le processus dans l’organisme
Quand un allergène (selon les personnes, cela peut être un pollen, un aliment, une odeur, un médicament, le soleil, une piqûre d’insectes, ….) entre en contact avec notre corps et donc avec notre système immunitaire, les mastocytes relâchent de l’histamine. C’est leur façon de se défendre contre un ennemi.
L’histamine relâchée a une durée de vie très courte, en moyenne quelques minutes.
Elle se fixe alors sur des récepteurs (H1, H2, H3, H4) qui vont s’activer :
– les récepteurs H1 se situent principalement au niveau des muscles lisses (respiratoires et vasculaires) mais aussi au niveau des cellules nerveuses, du cœur, du foie, …
– les récepteurs H2 au niveau de la sphère digestive mais aussi au niveau des cellules nerveuses, …
– les récepteurs H3 au niveau des fibres nerveuses centrales (ganglions, cortex, hippocampe entre autres),
– les récepteurs H4 au niveau des cellules immuno-inflammatoires.
Tout ce processus a pour but d’alerter notre système nerveux que quelque chose ne va pas. C’est la réaction normale du système immunitaire, notre tour de défense en quelque sorte.
L’histamine en excès est ensuite dégradée par des enzymes produites par notre corps :
– en premier lieu par la diamine oxydase (DAO) présente dans les intestins,
– en second lieu par l’histamine-N-méthyl-transférase (ou HNMT), une enzyme présente dans les tissus.
Si un dérèglement ou une anomalie apparaît dans la chaîne « mastocytes ->histamine -> dégradation », alors il faut s’attendre à une réaction anormale type inflammation.
Vous l’aurez compris, l’histamine dans notre corps, c’est bien, mais à dose raisonnable !
Autres sources d’histamine
En plus de la production par nos mastocytes, l’histamine se retrouve par d’autres biais.
Dans les intestins
Tout en restant dans un processus équilibré, certaines bactéries de notre flore intestinale produisent de l’histamine et d’autres en détruisent.
Mais, en cas de muqueuse intestinale abîmée ou inflammée, l’activité des bactéries « tueuses » d’histamine se trouve amoindrie et l’élimine donc moins bien. Celle-ci va alors s’accumuler et produire une inflammation.
Prenons l’exemple d’un antibiotique : il va détruire une partie de la flore intestinale entraînant alors un déséquilibre et donc une prédominance des bactéries productrices d’histamine.
Dans l’estomac
Certaines cellules de l’estomac (les cellules enterochromaffines-like) produisent et stockent aussi de l’histamine.
La gastrine (une hormone de l’estomac) stimule ces cellules qui libèrent de l’histamine ce qui induit une sécrétion d’acide gastrique nécessaire à la digestion (en quantité raisonnable bien sûr).
Dans les neurones
L’histamine est aussi produite et stockée au niveau du cerveau.
Elle y joue un rôle de neuromédiateur au sein du système nerveux central.
Dans les aliments
L’histamine est contenue dans certains aliments ou, pour être plus précis, dans les bactéries des aliments qui produisent naturellement de l’histamine. C’est notamment le cas des aliments à un stade de maturation avancée, fermentés, mal stockés ou transformés.
Normalement, la consommation de ces aliments n’a pas de répercussion sur notre santé, étant donné que l’histamine est rapidement décomposée dans notre corps.
Le dérèglement du processus de l’histamine peut conduire, sur le long terme, à une intolérance à l’histamine (ou histaminose).
Les malades du SAMA et de mastocytoses présentent aussi généralement une intolérance à l’histamine.
– National Library of Medicine : « Histamine Intolerance: The Current State of the Art »
– National Library of Medicine : « Histamine pharmacology: from Sir Henry Dale to the 21st century »
– Thèse « Histaminose » de Grégoire Sauteraud, 2021, Université de Rouen
– Centre d’allergie suisse : « Intolérance à l‘histamine »
– PhamacoMadicale : « Anti-histaminiques H1 »
– Médecins francophones du Canada : « Tout savoir sur l’intolérance à l’histamine »
– Formation « How I solved my histamine intolerance », Anita Tee, Nutritionniste
– La Nutrition Santé : « Le SIBO, Partie 4 : Intolérance à l’histamine »
– « Histamine et intolerance à l’histamine »
– Passeport Santé : « Histamine : quels aliments choisir ou éviter ? »
– Super Keto : « Réactivité à l’histamine en régime cétogène »
– Embellir sa santé : « Sensibilité à l’histamine, qu’est-ce que c’est, quelles sont les causes et quelles solutions »
– Larousse
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