Antihistaminiques : 17 questions/réponses pour être incollable sur le sujet

Les antihistaminiques constituent, bien souvent, une part importante dans le traitement pour un SAMA, une histaminose ou une mastocytose.

Dans les articles sur l’histamine et l’activation mastocytaire, nous avons vu qu’il existe des récepteurs qui entrent en jeu dans les réactions immunitaires.

Pour résumer, quand un allergène entre en contact avec notre corps, celui-ci se défend : les mastocytes situés dans la moelle osseuse s’activent.
Leur mode de défense passe par la libération d’histamine qui se fixe alors sur des récepteurs H1, H2, H3 ou H4.

Un dysfonctionnement dans ce mécanisme entraîne un surplus d’histamine et c’est à ce moment-là que les antihistaminiques sont importants.

Comment prendre des antihistaminiques ?
Est-ce qu’ils font dormir ?
Y a-t-il des contre-indications ou des effets secondaires ?
Peut-on en prendre à vie ?

C’est parti ! Jouons au jeu des questions/réponses sur le sujet !

Antihistaminiques

Ici, nous parlerons des antihistaminiques qui agissent sur les récepteurs H1 et H2 uniquement.

En effet, les récepteurs H3 et H4 sont de découverte bien plus récentes.
Les antihistaminiques H3 sont surtout indiqués pour des traitements contre la narcolepsie alors que les antihistaminiques H4, encore sous études cliniques, seraient utiles pour certaines maladies immunitaires.

Pour plus de simplicité, dans cet article, nous pourrons parler d’anti-H (pour toutes les classes) ou d’anti-H1 et d’anti-H2.

Pour la p'tite histoire

L’histamine a été découverte en 1907. En 1937, Anne-Marie Staub (biochimiste française) et Daniel Bovet (médecin suisse) ont mis au point le premier antihistaminique.
C’est ensuite dans les années 40 que sont commercialisés les premiers antihistaminiques.
Par contre, les récepteurs de l’histamine ont été observés bien plus tard : en 1966 pour les H1, en 1972 pour les H2, en 1983 pour les H3 et en 2000 pour les H4.

1/ Antihistaminique H1 ou H2… lequel choisir pour quelle action ?

Les anti-H1 sont prescrits le plus couramment chez une population allergique.
En effet, les récepteurs H1 sont à l’origine de la plupart des symptômes d’allergie classique : urticaire, démangeaisons, nez qui coule, yeux rouges, toux, flush, prurit, …

Les anti-H2 sont utilisés dans le cadre de symptômes digestifs.
En effet, les récepteurs H2 se trouvent principalement dans l’estomac et les intestins. Ils provoquent donc des symptômes tels que : nausées, diarrhées, douleurs abdominales, allergie alimentaire, ….

En général, un malade du SAMA ou de mastocytose a des symptômes diffus.
Bien souvent, il se verra donc prescrire ces 2 types d’antihistaminiques.

Action des antihistaminiques

2/ Anti-H1 : quelles sont les différences entre les 2 générations ?

Les antihistaminiques H1 sont classés en 2 catégories :

1) Ceux de 1ère génération, mis sur le marché dans les années 40.

Ils sont de moins en moins utilisés car ils provoquent, entre autres, un effet sédatif. Cela dit, comme les problèmes de sommeil sont souvent récurrents dans nos maladies, il peut être intéressant d’en prendre le soir avant de se coucher en complément d’un autre anti-H1 (ex : Donormyl® en France sans ordonnance ou Sanalepsi® en Suisse).

2) Ceux de 2ème génération, de découverte plus récente et utilisés depuis les années 70.

Ils ont moins d’effets sédatifs. Actuellement, ce sont les plus prescrits.

Comparaison 1ere et 2eme génération d'anithistaminiques

3/ Les antihistaminiques sont-ils des anti-inflammatoires ?

Non, ce sont deux catégories différentes de médicaments.

4/ Formule de référence ou générique ?

Vous le savez : un médicament se décline en formule de référence (appelée « princeps ») ou en formule générique.
Le but ici n’est pas d’expliquer le détail de ce concept. Si cela vous intéresse, vous pouvez consulter l’article du gouvernement concernant les questions/réponses sur les médicaments génériques.

Le plus importants à retenir est que les génériques peuvent contenir des excipients différents de ceux du princeps.
Or, dans nos maladies, nous pouvons réagir négativement à un médicament uniquement à cause d’un excipient en particulier.

Donc, en cas de passage d’une formule de référence à un générique, ou inversement, pensez toujours à comparer la liste des excipients. S’ils sont différents, notez si vous avez d’éventuelles réactions les jours suivants.

Mon conseil : quand vous avez un antihistaminique qui vous convient, que ce soit en formule de référence ou en générique, gardez toujours le même.

5/ Quelles sont les différentes molécules existantes ?

Voici une liste de différentes molécules et, entre parenthèses, des exemples de noms commerciaux.

À noter que, suivant les pays, certaines peuvent être disponibles et d’autres pas.

Anti-H1 de 1ère génération

– Alimémazine (Théralène®)
– Clemastine (Tavegyl®)
– Bromphéniramine (Dimegan®)
– Clemastine (Tavegyl®)
– Cyproheptadine (Periactine®)
– Dexchlorphéniramine (Polaramine®)
– Dimetindene (Fenistil®, Fenialerg®)
– Diphenhydramine (Benocten®, Detensor®)
– Doxylamine (Donormyl®, Sanalepsi®)
– Hydroxyzine (Atarax®)
– Ketotifen (Zaditen®)
– Mequitazine (Primalan®)
– Oxomémazine (Toplexil®)
– Prométhazine (Phénergan®)

Anti-H1 de 2ème génération

– Bilastine (Bilaxten®, Bilaska®, Inorial®)
– Cetirizine (Virlix®, Zyrtec, Cetirizin Actavis®, Cetallerg®)
– Desloratadine (Aerius®, Clarinex®)
– Fexofenadine (Telfast®)
– Ebastine (Kestin®)
– Levocetirizine (Xyzal®)
– Loratadine (Claritine®, Loratin®)
– Mizolastine (Mizollen®)
– Rupatadine (Rupafin®, Wystamm®)

Anti-H2

– Cimétidine
– Ranitidine (Azantac® – n’est plus vendu en France)
– Nizatidine (Nizaxid®)
– Famotidine

6/ Quels sont les effets secondaires des antihistaminiques ?

Comme tous médicaments, le fabricant présente toujours une liste souvent assez longue d’effets secondaires possibles.

Mais en pratique, on en constate peu.
On peut toutefois citer par exemple : maux de tête, bouche sèche, fatigue, étourdissements, palpitations, nausées, …

Et les 2 questions qui reviennent le plus souvent sont :
Est-ce que les antihistaminiques font dormir ?
Est-ce qu’ils font grossir ?
Là, de même, cela dépend de la molécule. Certaines, comme dans les anti-H1 de 1ère génération, vont entraîner une somnolence ou encore une prise de poids. Ces 2 effets sont amoindris avec les anti-H1 de 2ème génération.

A noter : les anti-H2 diminuent l’acidité gastrique. Donc, afin de garder un équilibre acide/basique dans votre corps, il serait mieux de les utiliser de manière temporaire, uniquement en période de crise ou le temps de diminuer les symptômes digestifs. Si vous ne pouvez pas vous en passer, il serait bon de s’intéresser avec un naturopathe à votre équilibre acide/basique.

7/ Quelle tolérance pour un malade histaminose/SAMA/mastocytose ?

Certains malades supportent certaines molécules d’antihistaminiques et pas d’autres sans qu’il soit possible de donner une explication.
Par exemple, lors de discussions entre malades, il est constaté que beaucoup ne supportent pas l’anti-H1 desloratadine (Aérius®) ou l’anti-H2 cimétidine.

Comme vu plus haut, cela peut aussi se jouer sur un excipient non supporté.

Dans tous les cas, avec l’appui de votre médecin, il ne faut pas hésiter à essayer plusieurs molécules afin de comparer vos réactions et trouver celui qui vous convient le mieux.

À noter que si les anti-H2 sont mal tolérés, il existe l’alternative du cromoglycate de sodium.

8/ Existe-t-il des contre-indications ?

Elles sont rares.

Selon les molécules, les anti-H sont déconseillés, entre autres, dans les cas suivants :
– insuffisance rénale,
– prise de certains médicaments comme des antibiotiques (ex : rifampicine) ou des antifongiques (ex : kétoconazole),
– glaucome à angle fermé,
– problème cardiaque,
– démence ou confusion chez les personnes âgées,
– risque de rétention urinaire.

L’alcool est aussi à éviter lors d’un traitement.

Dans tous les cas, il est important de donner à votre médecin la liste de tous les médicaments que vous prenez ainsi que de vos pathologies annexes.

9/ Peut-on prendre des antihistaminiques pendant le grossesse ?

Oui et non. Tout dépend de la molécule.
En effet, certaines sont autorisées pour les femmes enceintes alors que d’autres sont à proscrire.

Vous pouvez donc prendre des anti-H mais uniquement sur l’avis de votre médecin qui aura préalablement contrôlé l’adéquation de la molécule avec la grossesse.

10/ Peut-on donner des antihistaminiques à des enfants ?

Oui, mais seulement certaines molécules.
On peut par exemple citer la cétirizine, la loratadine ou encore la desloratadine.

11/ A quelle dose les prendre ?

Chaque personne est unique : c’est au médecin à décider suivant vos symptômes et leur intensité.

Il est toutefois possible de donner un avis général qui pourra s’appliquer à une majorité des malades du SAMA/mastocytose.

Anti-H1 : la posologie peut aller jusqu’à 4 comprimés par jour.
Anti-H2 : la posologie peut aller jusqu’à 2 comprimés par jour.

Cette posologie peut paraître énorme, d’autant que les notices des médicaments indiquent bien souvent un seul comprimé par jour. Nos maladies concernent justement les problèmes de mastocytes et d’histamine, donc, c’est sur ce point qu’il est important de traiter.

Cette posologie élevée est reconnue par les médecins spécialistes de nos maladies et sont normales dans nos cas.

Pour ma part, le médecin m’a indiqué un dosage de 4 anti-H1 par jour. Mais je préfère n’en prendre que 3 et garder le 4ème sous le coude en cas de crise.

12/ A quel moment ou à quelle heure les prendre ?

Les anti-H peuvent être pris n’importe quand dans la journée, matin ou soir, pendant ou en dehors des repas.

Ils mettent environ 30 à 50 minutes à agir avec une efficacité maximale 8 à 12 heures après leur prise (et allant jusqu’à 24h pour les anti-H1 de 2ème génération).

A noter toutefois :
– Avec certains anti-H (voir leurs notices), la prise en même temps que de la nourriture va diminuer leur efficacité ou la retarder. Dans ce cas, il convient de les prendre au moins 1h avant de manger ou 2h après.
– Si vous avez un anti-H1 de première génération, comme vu plus haut, il y aura un effet sédatif. Il est donc recommandé de le prendre plutôt au coucher.

13/ Est-il dangereux de prendre des antihistaminiques à vie ?

Avec une histaminose, une mastocytose ou un SAMA, nous avons parfois un abonnement à vie à la prise de certains médicaments.

Pour certaines molécules, la science a encore peu de recul sur l’effet très long terme de la prise d’antihistaminiques.

Ils ne s’accumulent pas dans l’organisme et sont éliminés rapidement.
Donc, en l’absence de preuve contraire, rien n’indique qu’ils soient nocifs sur le long terme.

Je pourrais toutefois vous conseiller de faire de temps en temps une détox naturelle du foie, en accompagnement avec votre naturopathe préféré(e).

14/ Avec ou sans ordonnance ?

Une ordonnance est nécessaire pour obtenir des antihistaminiques en pharmacie.

De rares anti-H peuvent s’acheter sans ordonnance, comme le Donormyl® en France. Mais c’est un anti-H1 de première génération, avec effet sédatif. Celui-ci ne sera qu’un complément à votre anti-H1 principal pour tenter de gérer vos problèmes de sommeil.

Sans ordonnance, on peut aussi citer Doli Allergie®, Allergyl®, Réactine®, …

Dans tous les cas, ceux-ci ne sauraient se substituer à une prescription de votre médecin.
Et nos maladies nécessitant un suivi médical sérieux, je vous déconseille d’acheter tout type d’anti-H sans ordonnance sans l’avis de votre médecin.

15/ Les anti-H sont-ils remboursés ?

Oui, avec ordonnance, ils sont remboursés par le système de santé (France, Suisse, …).

16/ Existe-t-il des antihistaminiques naturels ?

Il existe des solutions naturelles qui auront la propriété de soulager temporairement les symptômes.
On peut notamment citer l’ortie, l’oignon, le thé vert, l’ananas ou encore la spiruline.

Mais dans le cadre de nos maladies, force est de constater que ce sont des plantes ou des aliments que nous ne supportons généralement pas.

De plus, et cela n’est que mon simple avis même si je suis toujours partisane des solutions naturelles, nos maladies nécessitent un vrai traitement de fond aux antihistaminiques classiques afin de baisser la charge inflammatoire chronique.

17/ Quelles questions poser à votre médecin lors de la prescription médicale ?

Bien souvent, le médecin connaît bien son sujet mais ne pense pas forcément à vous donner des informations sur la prescription.

Ainsi, et pour mieux comprendre ce que vous prenez, voici une check-list des questions à lui poser ou des choses à lui dire.

Selon vos symptômes, les antihistaminiques pourront bien sûr être complétés par d’autres médicaments tels que le cromoglycate de sodium, la DAO, un anti-leucotriène, …

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