Echinacée : au secours de votre immunité !

L’échinacée est une jolie plante appréciée pour sa couleur rosée et son parfum.

Mais saviez-vous qu’elle possède aussi des vertus médicinales reconnues et utilisées depuis le 17ème siècle ?

Stimuler le système immunitaire, prévenir des infections respiratoires, … autant de propriétés intéressantes qui méritent qu’on s’y intéresse.

En tant que malades du SAMA ou de mastocytose, nous sommes parfois plus réactifs aux virus et bactéries hivernaux. L’échinacée peut être une solution ponctuelle préventive.

Alors… quels sont ses bienfaits ?
Comment bien l’utiliser pour lui donner son efficacité maximale ?
Y a-t-il des contre-indications ?
Et surtout comment bien la choisir parmi la pléthore de compléments disponibles ?

Echinacée

L’échinacée, c’est quoi ?

L’échinacée est une plante de la famille des astéracées qui ressemble à une marguerite.

Cette famille comprend 9 espèces, mais seulement 3 sont utilisées en herboristerie et en phytothérapie pour leurs bienfaits sur la santé : Echinacea angustifolia, Echinacea pallida et Echinacea purpurea.

Elles font d’ailleurs partie de la pharmacopée française qui définit les critères de pureté et les méthodes d’analyses à respecter.

C’est l’Echinacea purpurea qui se retrouve le plus souvent dans les utilisations médicinales.

Pour produire les compléments à base d’échinacée, toute la plante est utilisée : racine et parties aériennes.

Quels sont ses principes actifs ?

L’échinacée est assez unique car, à elle seule, elle comprend de nombreux principes actifs :

– des alkylamides ou alcamides (propriétés antibactérienne et antifongique),
– des composés phénoliques ou polyphénols (propriété antioxydante),
– des polysaccharides complexes (protègent les cellules des agressions virales),
– des alcaloïdes (propriété antalgique),
– des acides gras,
– de l’huile essentielle.

De tous ces principes, les alcamides sont les plus puissants.
Plusieurs études ont été faites sur ce sujet. En voici par exemple une en anglais : « The role of alkamides as an active principle of echinacea ».

De plus, l’échinacée est plus efficace dans les produits combinant plusieurs de ses molécules plutôt qu’une seule molécule isolée.

Pour la p'tite histoire

Les premières traces de l’utilisation d’échinacée remontent au 17ème siècle par les Sioux Lakotas en Amérique du Nord. A la fin des années 1800, elle était l’une des plantes médicinales les plus employées par ces peuples, contre les morsures de serpent et les infections des voies respiratoires.

En Amérique du Nord, à partir du 19ème siècle, les colons venus d’Europe ont adopté cette plante pour ses usages en médecine aussi bien pour eux que pour leur bétail. L’échinacée était d’ailleurs inscrite sur la liste des ingrédients pharmaceutiques du Formulaire National des États-Unis. Mais, au cours du 20ème siècle, l’apparition des antibiotiques a supplanté l’échinacée. C’est seulement à la fin des années 90 que l’échinacée a connu un regain d’intérêt en raison de la résistance aux antibiotiques.

En Europe, des médecins allemands s’y sont intéressés dès 1920 avec des recherches pointues (le plus grand nombre d’études réalisées sont allemandes) et ont commencé à l’utiliser dans leurs pratiques. L’échinacée était tellement prisée en Allemagne qu’il y avait des ruptures de stock en provenance des Etats-Unis. Un médecin allemand (Dr Gerhard Madaus) décida alors de lancer la culture à grande échelle en Europe.

Les 6 bienfaits de l’échinacée sur notre santé

Les bienfaits de l’échinacée sont prouvées scientifiquement.

Jusqu’au milieu du 20ème siècle (date de mise sur le marché du 1er antibiotique médicamenteux), elle était utilisée pour soigner diverses pathologies.

Aujourd’hui, l’échinacée est officiellement reconnue :
– pour ses propriétés contre les ulcères chroniques et les plaies cutanées par l’OMS, la Commission E allemande (évaluation/approbation officielle des médicaments à base de plantes) et l’ESCOP (Coopération Scientifique Européenne en Phytothérapie).
– pour ses propriétés contre les infections des voies respiratoires (laryngite, sinusite, rhume…) et des voies urinaires par la Commission E.
– en prévention du rhume par l’ESCOP.

Propriété anti-inflammatoire contre le rhume

Ce bienfait est celui qui est le plus approuvé par les études.

Grâce ses propriétés anti-inflammatoires, l’échinacée est très efficace pour :

1/ prévenir le rhume.
Selon une étude (parmi d’autres) de 2007, l’échinacée prise en cures régulières préventives réduirait de 58% la fréquence du rhume. Son efficacité est augmentée si elle est prise en même temps que de la vitamine C et de la propolis.

2/traiter le rhume en réduisant l’intensité des symptômes (mal de tête, frissons, congestion ou écoulement nasal, mal de gorge, …).

Stimulation du système immunitaire

L’échinacée a le pouvoir de renforcer le système immunitaire et s’utilise donc en prévention contre les maladies d’origines virale et bactérienne.

En cas d’attaque par un virus, elle a aussi la possibilité d’agir sur la réponse immunitaire en diminuant les cytokines inflammatoires et en augmentant les cytokines antivirales et anti-inflammatoires. Cela permet donc de mieux se défendre et de réduire les symptômes.

Voici par exemple une étude en anglais datant de 2009 : « Induction of multiple pro-inflammatory cytokines by respiratory viruses and reversal by standardized Echinacea, a potent antiviral herbal extract ».

Propriétés antibactérienne et antivirale

Non seulement l’échinacée peut stimuler le système immunitaire, mais elle peut aussi s’attaquer directement aux virus et aux bactéries.

Selon de nombreuses études, l’échinacée inhibe et tue les virus responsables de la plupart des infections des voies respiratoires supérieures (H1N1, H5N1, H7N7, …) ainsi que d’autres types de virus (rhinovirus 1A et 14, influenza, adénovirus types 3 et 11, …).
En gros, ce sont les rhino-sinusites, pharyngites, bronchiolites, otites, grippes, …

Elle peut agir de la même façon avec certaines bactéries (streptococcus pyogenes du groupe A, legionella pneumophila ou encore hemophilus influenzae).

Voici par exemple une étude en anglais datant de 2009 : « Anti-viral properties and mode of action of standardized Echinacea purpurea extract against highly pathogenic avian Influenza virus (H5N1, H7N7) and swine-origin H1N1 (S-OIV) ».

Traitement des infections urinaires

De par son action antibactérienne, l’échinacée est puissante pour soigner les cystites ponctuelles ou chroniques.

A ce titre, elle élimine facilement les bactéries qui stagnent dans les parois des organes urinaires.

Propriété d’aide à la lutte contre le cancer

Il y a encore peu d’études sur le sujet.
Toutefois, les premières réalisées ont permis de montrer que l’échinacée protège le corps de certains dommages liés à la radiothérapie et à la chimiothérapie proposées dans le cadre des cancers.

Elle n’a donc pas une propriété anticancéreuse directe mais aide à diminuer les effets néfastes des traitements comme par exemple une moindre chute des globules blancs.

Propriété cicatrisante

L’échinacée, appliquée localement sur la peau, a aussi la propriété d’accélérer la cicatrisation des plaies.

Sous quelle forme trouve-t-on l’échinacée ?

L’échinacée existe sous de nombreuses formes : teinture mère, gélules avec poudre, comprimés, ampoules, tisanes, crèmes, homéopathie, jus frais.

Chaque besoin nécessitera une forme différente.

Les compléments sont bien souvent à base de la variété Echinacea purpurea.

Quand la prendre ?

Les cures d’échinacée ne doivent pas dépasser 8 semaines consécutives.
Au-delà, son action diminue en efficacité et elle risque de produire l’effet inverse avec un épuisement du système immunitaire dû à une sur-stimulation.

Les cures se font plutôt à l’approche de l’hiver pour augmenter les défenses immunitaires et se protéger des infections hivernales.

En cas de rhume, il convient d’en prendre aux premiers symptômes.

Dessin d'une échinacée

Quelle posologie ?

La posologie varie en fonction de la forme prise.

Vérifiez bien la concentration du produit acheté. Certains sont plus concentrés que d’autres.

Dans tous les cas, avant de prendre un complément à base d’échinacée, il convient de consulter un professionnel de santé.

Les recommandations de posologie données ci-dessous sont à titre indicatif et ne sauraient se substituer à la prescription de votre professionnel.
Les dosages sont basés sur des données moyennes, selon les pratiques cliniques les plus courantes.

En teinture mère (titrée 1:5) : 3 à 4 ml par jour répartis sur 1 à 3 prises au cours de la journée.

En gélule de poudre ou en comprimé : 1 gramme, 3 fois par jour.

En infusion : laissez infuser pendant 10 minutes 1 gramme de racine ou de plante séchée dans une tasse d’eau bouillante, 1 à 6 tasses par jour.

En jus frais (parties aériennes de la plante) : 1,5 à 3 ml, 3 fois par jour.

En crème pour les blessures cutanées et les inflammations : application plusieurs fois par jour sur la zone concernée. Pour une bonne efficacité, la crème doit contenir environ 15% de jus des parties aériennes d’Echinacea purpurea.

En homéopathie, Echinacea 5CH, 6 granules deux par jour.

Comment bien choisir votre complément à base d’échinacée ?

Déjà, je peux vous conseiller de lire l’article « Compléments alimentaires : 7 règles d’or pour faire le bon choix ».

Ensuite, pour les choix supplémentaires propres à l’échinacée, voici quelques conseils.

1/ Depuis 2010, des études comparatives ont analysé l’efficacité de l’échinacée sous forme de comprimés et sous forme liquide (avec utilisation des racines + parties aériennes de la plante). C’est la forme liquide qui a montré les résultats les plus efficaces.

2/ Il convient de choisir un extrait renfermant plusieurs de ses principes actifs (et pas un seul) avec notamment des alcamides et des polysaccharides.

3/ De plus, un extrait fabriqué à partir de plante fraîche (à l’inverse de la plante sèche) est souhaitable car la concentration de ses principes actifs est plus importante.

4/ Des fabricants proposent à la vente des compléments d’échinacée sans grand intérêt et peu efficace car mal dosés. Il est donc préférable de choisir un complément bio où le fabricant est lui-même le cultivateur de la plante avec études cliniques à l’appui.

Précautions et contre-indications

Controverse

Sur ce point, il a de nombreuses controverses.

En effet, l’OMS, la Commission E et l’ESCOP déconseillent cette plante dans certains cas : VIH, tuberculose, maladies auto-immunes.
A l’inverse, l’American Botanical Council (équivalent aux Etats-Unis de la Commission E allemande) pense que justement, l’échinacée peut être utilisée dans ces cas. De plus, d’autres chercheurs, notamment australiens, estiment que l’échinacée aurait un effet bénéfique pour certaines maladies auto-immunes comme le lupus ou l’arthrite.

Ces controverses viennent du fait que ces contre-indications se basent sur des études in vitro (reproduction en laboratoire de ce qu’il se passe dans le corps) alors que cliniquement, aucune interaction n’a été rapportée.
De plus, la validité de ces contre-indications dépend énormément de l’extrait utilisé : plante fraiche ou séchée, bonne variété de plante, certificat bio, méthode d’extraction, concentration des actifs, …

D’où l’intérêt supplémentaire de bien choisir votre complément à base d’échinacée !

Contre-indications

La seule contre-indication réellement confirmée est l’allergie aux astéracées dont fait partie l’échinacée.

Par précaution, voici les autres contre-indications, validées ou non suivant les organismes et commissions :
– asthme régulier
– certaines maladies : VIH, tuberculose, sclérose en plaques, lupus, arthrite rhumatoïde
– diabète.

L’échinacée peut être prise par les femmes enceintes.

Il n’y a pas d’interaction connue avec d’autres plantes.

La prise de l’échinacée entraîne-t-elle des effets secondaires ?

Dans le sens où les précautions ci-dessus ont été respectées, les effets indésirables sont assez rares.

On peut toutefois trouver citer : étourdissements, insomnie, petits picotements sur le bout de la langue, assèchement de la bouche, troubles digestifs légers, démangeaisons.

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