Candidose chronique : mal aimée et sous-diagnostiquée

Qu’elle soit intestinale, vaginale, buccale ou cutanée, la candidose est une vraie pathologie à part entière qui vient se rajouter à une maladie déjà existante chez beaucoup de personnes.
Les malades atteints d’histaminose, de SAMA et de mastocytoses ne font pas exception.

Toutefois, la candidose sous sa forme chronique est peu abordée par le corps médical et elle sera plutôt diagnostiquée par des thérapeutes comme les naturopathes.

Pourtant, si la candidose devient chronique, elle peut engendrer de nombreux symptômes, aggraver l’inflammation et la maladie déjà existante. Sa récidive est très fréquente.

Alors comment comprendre ce phénomène ?

Quelles sont les causes et comment en venir à bout ?
Quelles bonnes habitudes adopter pour éviter les rechutes ?

En bonus pour les HistaMembres :
Une liste détaillée des solutions naturelles pour soigner la candidose chronique.

Candidose chronique

Image en 3D d’un candida

La candidose, c’est quoi ?

Notre organisme (surtout notre intestin) est colonisé naturellement par des bactéries, des levures et des champignons. Dans un état de bonne santé, ils s’entendent tous bien et se développent en quantité normale ; les « bonnes » bactéries contrebalançant les « mauvaises ».

Le Candida est un des champignons de notre organisme. Il existe des sous-espèces de Candida dont la plus connue est le Candida Albicans, mais il y a aussi Candida tropicalis, Candida parapsilosis kruseï, Candida glabrata …
Ils sont nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme et cohabitent donc naturellement dans notre corps, en particulier au niveau de la peau, de la bouche, de l’intestin et de l’appareil génital féminin.

Pour certaines raisons, ce champignon microscopique peut se développer de façon excessive. C’est ce qu’on appelle la candidose.
Si cette prolifération n’est pas traitée, cela va engendrer de nombreux symptômes et aboutir à une forme chronique.

Différentes formes

Candidoses cutanées

Elles se développent localement dans les zones de transpiration (aine, sein, nombril, aisselle, plis du ventre), dans les espaces entre les doigts ou encore au niveau des ongles.

Candidoses digestives

Hors cutanées, ce sont les formes de candidoses les plus courantes. En effet, le réservoir le plus important de Candida albicans se situe au niveau de l’intestin et de l’estomac.
On peut citer la candidose :
– au niveau buccal (=le muguet),
– au niveau de l’œsophage,
– au niveau de la sphère digestive (de l’estomac au colon).

Candidoses uro-génitales

Environ 75 % des femmes feront au moins un épisode de candidose vulvo-vaginale dans leur vie. Cette forme de candidose revient régulièrement ce qui peut entraîner une résistance aux traitements répétés.
Concernant les hommes, la candidose génitale est plus rare et généralement secondaire à un rapport sexuel.
À savoir que les candidoses du vagin ou du pénis ne sont pas contagieuses ni sexuellement transmissibles.

Candidoses systémiques

Elles comprennent des septicémies à Candida et des affections viscérales profondes.

Ces différentes formes de candidose sont connues du corps médical et sont généralement bien dépistées.

Toutefois, quand la candidose devient chronique, localisée à divers endroits et revenant de manière récurrente, le dépistage est plus aléatoire.
Cette forme chronique est bien moins connue et pose de nombreux soucis aux malades.

Candidose chronique : une maladie peu connue

On parle de forme chronique et généralisée quand, malgré des traitements localisés, la candidose revient régulièrement, affectant bien souvent différentes zones.
Lors d’une candidose chronique, le malade peut par exemple être atteint au niveau génital, buccal et intestinal.

Cette forme chronique est surtout reconnue aux États-Unis.

Selon le Dr Vincent Renaud, médecin spécialiste en médecine fonctionnelle et en micronutrition, 30 à 40 % de la population serait atteinte de candidose chronique, avec des intensités variables. Mais en l’absence de test fiable et de connaissances du corps médical, cette estimation peut être modifiée.

Candidose : une pathologie dangereuse ?

En soi, la candidose peut être gênante et invalidante. Mais, dans la très grande majorité des cas, elle ne présente aucun danger vital pour la santé.

Toutefois, 2 formes de candidoses systémiques peuvent être potentiellement dangereuses :

– la candidose invasive : l’infection se propage à d’autres parties du corps (valves cardiaques, cerveau, rate, reins, yeux).

– la candidémie : c’est une infection de la circulation sanguine. Cette forme se développe surtout chez les patients ayant eu une intervention chirurgicale lourde et chez ceux qui utilisent des sondes ou cathéters intraveineux (au niveau des grosses veines du cou) ou sonde alimentaire.

Mais pas de panique ! Ces formes sont rares.

Facteurs responsables d’une candidose

Divers facteurs sont responsables d’une candidose. Ceux-ci peuvent se cumuler entre eux.

Alimentation

L’alimentation est l’un des facteurs prédominants de développement de candidose chronique.
La consommation de sucre est fortement en cause, mais aussi d’autres produits de notre alimentation moderne : aliments ultra-transformés, lactose, alcool, additifs, pesticides, métaux lourds, …

Le saviez-vous ?

Le Candida se nourrit principalement de sucre pour proliférer.

Candidose et sucre

Prise de médicaments

La prise de certains médicaments est l’une des causes principales de développement des candidoses.
Parmi eux, on cite en premier lieu les antibiotiques qui tuent les bactéries vivant normalement dans l’organisme et rivalisant avec le Candida (ce qui permet donc au Candida de se développer de façon anarchique).

On peut aussi citer les corticoïdes ou encore la pilule contraceptive (qui provoque une hyperœstrogénie favorable à la croissance du Candida). D’ailleurs, la pilule combinée à la prise d’antibiotiques est encore plus susceptible de conduire à une prolifération de Candida.

Stress chronique

Le stress est un facteur induisant la perturbation de la flore intestinale. Un abaissement de nos « bonnes » bactéries entraîne la prolifération anormale d’autres « mauvaises » bactéries, donc du Candida Albicans.
De plus, le stress chronique induit une production plus importante de cortisol dans le sang qui lui-même augmente le taux de sucre dans le sang. Or, le sucre est l’aliment préféré du Candida.

Carences nutritionnelles

Des carences nutritionnelles, notamment en fer et en acide folique (vitamine B9), peuvent être un facteur de développement de candidose.

Déséquilibres hormonaux

Certains déséquilibres hormonaux peuvent être en cause : hyper-insulinémie ou encore hypothyroïdie.

Absence ou excès d’hygiène

Une absence d’hygiène peut sembler logique, mais un excès d’hygiène avec des savons trop agressifs (notamment au niveau de la bouche et de la sphère vaginale) peut aussi être une cause de candidose.

Grossesse

Au cours de la grossesse, le développement des levures est favorisé par une modification du pH vaginal, en particulier au 3e trimestre de la grossesse (où la fréquence d’une candidose est 3 à 4 fois plus élevée !).
Les nouveau-nés sont aussi exposés aux candidoses car leur flore intestinale est encore incomplète et leur système immunitaire pas encore formé dans sa globalité.

Certaines maladies

Certaines maladies comme le diabète ou le SIDA favorisent le développement de candidoses.
De plus, dans les maladies où les défenses immunitaires sont en baisse, on constate aussi ce genre de pathologie.
Enfin, les cancers peuvent provoquer des ulcérations qui sont de véritables portes d’entrée pour le Candida.

Hospitalisation

La candidose systémique est une maladie qui peut être contractée lors d’une hospitalisation. D’ailleurs, c’est la 4ème cause d’infections nosocomiales en Europe et aux États-Unis.

Chaleur et humidité

La chaleur et la transpiration sont liées au développement de candidoses notamment au niveau des plis (aisselles, …).

Port de vêtements trop serrés

Les vêtements trop serrés, les strings ou les sous-vêtements en matière synthétique peuvent induire de la chaleur et des frottements susceptibles de développer une candidose localisée.

Symptômes des candidoses

Les symptômes dépendent de la forme de candidose.

Candidose cutanée
Plaques rouges, dépôts blanchâtres au niveau des plis, démangeaisons, ongle jauni qui peut se décoller.

Candidose génitale
Chez la femme : pertes blanches épaisses, colorées et malodorantes, sensations de brûlure lors de la miction ou des rapports sexuels, inflammation de la vulve et du vagin, démangeaisons.
Chez l’homme : inflammation du gland, écoulement au niveau du canal urinaire, démangeaisons, rougeurs.

Candidose buccale
Sécheresse/rougeur des muqueuses buccales, langue douloureuse, dépôts blanchâtres autour des lèvres, sur la langue ou sur le palais.

Candidose digestive
Troubles digestifs : maux de ventre, constipation, diarrhées, nausées, vomissements, reflux acides, flatulences.
Pour la candidose de l’œsophage : douleurs, difficultés à avaler, membrane blanchâtre.

Candidoses systémiques
Altération de l’état général, état grippal, fièvre persistante, douleurs diffuses.

Symptômes d’une candidose chronique

Elle est parfois difficile à repérer, ses symptômes se confondant avec d’autres maladies et le corps médical n’étant pas encore bien au fait de ce sujet.

Dans un premier temps, on peut toutefois observer certains signes :
– une appétence accrue pour le sucre avec même de fortes pulsions d’envies sucrées,
– des mycoses cutanées et des infections vaginales à répétition,
– de l’urticaire ou de l’eczéma,
– des candidoses digestives ou génitales avec leurs symptômes (vus plus haut).

Dans un deuxième temps, si la candidose chronique n’est pas traitée, cela peut évoluer vers :
– des troubles neurologiques : brouillard cérébral, vertiges, troubles de la mémoire, fatigue chronique, irritabilité, anxiété,
– des allergies et intolérances,
– des problèmes respiratoires : asthme, sinusite, mal de gorge, toux, …
– un dysfonctionnement immunitaire avec une sensibilité aux infections hivernales,
– des douleurs articulaires et musculaires,
– parfois des troubles hépatiques (le Candida transforme le sucre en alcool au niveau digestif, ce qui entraîne une augmentation des Gama GT).

Diagnostic

Candidoses classiques

Pour certains types de candidoses (buccale et cutanée notamment), l’examen clinique suffit pour poser le diagnostic.
Cela pourra être complété par un prélèvement puis une mise en culture d’un échantillon de sang ou de tissu infecté afin de rechercher le type de champignons en cause.

Si une candidose plus profonde est suspectée (systémique notamment), le médecin pourra procéder à des examens sanguins.

Candidose chronique

Malheureusement, peu de tests fiables permettent le diagnostic.

Selon des naturopathes spécialisés sur le sujet, lors d’un déséquilibre de la flore intestinale, le Candida naturellement présent dans notre microbiote passe de sa forme ronde à sa forme allongée (c’est celle qui nous nuit). Or, les examens de selles analysent la présence de la forme ronde, ce qui entraîne souvent des faux positifs.

De même, le test sanguin n’est pas toujours fiable dans le cas d’une candidose chronique (faux positifs ou faux négatifs).

Le meilleur des diagnostics reposerait alors sur l’étude approfondie des symptômes avec un questionnaire ciblé (tout en ayant éliminé préalablement d’autres maladies à la symptomatologie similaire).

Traitement d’une candidose

Il convient de noter qu’on ne se débarrasse jamais du Candida, mais on aide seulement le système immunitaire à l’inhiber.

Antifongiques

Quel que soit le type de candidose, le traitement recommandé est la prise d’antifongiques.

Le fluconazole est l’un des plus connus, mais on peut aussi citer la nystatine, l’anidulafungine, la caspofungine, la micafungine, le voriconazole, l’isavuconazole ou encore le posaconazole.

Suivant la zone touchée, l’antifongique pourra être :
– par application locale en crème et en pommade,
– par voie orale,
– plus rarement par intraveineuse.

Suivant la zone, on peut aussi y associer un lavage quotidien à base de savon alcalin ou encore des bains de bouche avec un antiseptique.

Si les traitements doivent être pris sur le long terme ou par cures régulières (cas d’une candidose chronique), il est conseillé de passer plutôt aux solutions naturelles, moins nocives pour le corps.

L’effet rebond des antifongiques

Des recherches menées à l’Université de médecine de Washington montrent que lorsque le traitement d’antifongiques médicamenteux (en l’occurrence la nystatine dans l’étude) est stoppé, les colonies de Candida augmentent provisoirement. Cet effet rebond est absent lorsqu’on traite le Candida par une solution naturelle.

Alimentation

Les traitements seront associés à une alimentation adéquate essentiellement avec la baisse de la consommation de sucre et d’alcool.
La lactose pourra aussi être éliminée car c’est le sucre du lait.

De plus, les aliments auxquels vous êtes intolérants devront aussi être supprimés pendant au moins 6 mois.

Charge médicamenteuse

Certains médicaments encourageant fortement la prolifération du Candida, tentez de réduire, si possible, la charge médicamenteuse, notamment celle des antibiotiques, des corticoïdes ou de la pilule contraceptive (tout cela, en accord impératif avec votre médecin).

Traiter une éventuelle dysbiose

La modification du microbiote (=dysbiose) et l’hyperperméabilité intestinale entretiennent la prolifération du Candida. Il est donc important de traiter en parallèle ce problème.
Cela passera notamment par la prise de probiotiques.

Détox du foie

Lors de l’attaque du Candida par les traitements, le foie va récupérer toutes les toxines éliminées. Or, il risque d’être vite surchargé et il est donc important d’entamer une cure de détoxication du foie pour aider votre corps à mieux éliminer.

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Quelques bons conseils

Voici quelques conseils à adopter si vous souffrez d’une candidose chronique.

– Portez des vêtements amples en coton.
– Ne prenez pas de douche vaginale à base de préparations commerciales sauf avis contraire d’un médecin.
– Ayez une hygiène correcte (mais non excessive) avec un savon doux.
– Après être allé(e) à la selle, essuyez-vous d’avant en arrière pour éviter d’amener des germes de l’anus vers le vagin.
– Les premiers mois du traitement, évitez de manger des aliments à base de levures.
– Exposez-vous à la lumière du soleil et faites de la marche régulière pour stimuler le système immunitaire.
– Privilégiez des méthodes de réduction du stress (méditation, cohérence cardiaque, …).

Récidive d’une candidose chronique

Il est très fréquent, qu’une fois soignée et les traitements arrêtés, la candidose chronique refasse surface.

Il est donc important de respecter les conseils ci-dessous (en particulier pour l’alimentation) sur le long terme.

Avenir des traitements : le biofilm

On sait aujourd’hui que, parfois, le Candida albicans peut se fabriquer un film protecteur appelé « biofilm ».
Ce biofilm permet de créer une protection face au système immunitaire ainsi qu’une résistance aux traitements. Cela entraîne une chronicité des infections.

Il a été montré que si les antifongiques sont efficaces dans un premier temps, la formation du biofilm pouvait rendre leur utilité quasi nulle déjà après 72 heures.

La recherche tente maintenant de se focaliser sur la façon d’éliminer ce biofilm, ce qui serait une étape clé dans le traitement durable de la candidose chronique.

Pour aller plus loin

Le livre « Candida Albicans » du Dr Vincent Renaud est très complet sur le sujet.

"Candida Albicans", Dr Vincent Renaud

La réaction d’Herxheimer ou « Herx »

Cette réaction a été décrite pour la première fois en 1895 par 2 dermatologues, l’autrichien Adolf Jarisch (1850-1902) et l’allemand Karl Herxheimer (1861-1942), suite aux traitements au mercure puis à la pénicilline contre la syphilis.

La réaction d’Herxheimer est une réaction inflammatoire aiguë qui survient parfois dans les traitements d’infections bactériennes ou parasitaires (ex : maladie de Lyme et candidose, mais aussi syphilis ou leptospirose), peu importe si ces traitements sont d’origine médicamenteuse ou naturelle.

Cette réaction peut présenter des signes généraux (fièvre, sueurs, frissons, fatigue), cardiaques (palpitations, baisse de la tension, essoufflement), des douleurs articulaires et musculaires, des maux de tête, …
Un « Herx », c’est vivre un état grippal puissance dix. Il est souvent rapporté qu’il s’agit d’une détérioration des symptômes déjà existants.

Cette réaction peut parfois être confondue avec les effets secondaires du médicament ou avec une réaction allergique.

Pour faire simple, lorsque les bactéries sont attaquées par les traitements, elles se défendent, libérant des toxines dans le sang et dans les tissus à un rythme plus rapide que celui auquel l’organisme peut les éliminer. Celui-ci a du mal à gérer cette libération soudaine de toxines, ce qui augmente les symptômes déjà présents dont l’intensité, parfois extrêmement violente, reflète le degré d’inflammation de l’organisme.
Cela peut aussi se produire quand vous privez le Candida de sa nourriture favorite, à savoir le sucre.
Les symptômes d’Herx peuvent être importants au début puis finissent par disparaître dans le temps avec l’élimination des bactéries et de leurs toxines.

Selon l’intensité des manifestations, une baisse voire une interruption provisoire du traitement peut être envisagée avant de ré-augmenter progressivement les doses. C’est au médecin de décider de cet ajustement.

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